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Les 36 questions pour tomber amoureux : mythe ou réalité ?

Couple traveling in the mountains

Tomber amoureux, le graal ultime que beaucoup recherchent. Certains y parviennent facilement, pour d’autres c’est mission impossible. Pourtant, il existerait une méthode infaillible, ou presque, pour donner un grand coup de pouce au destin : les fameuses 36 questions du Dr Arthur Aron.

popularisées dans les années 1990 suite à une étude du psychologue américain, ces 36 questions feraient soi-disant tomber amoureux n’importe qui en moins d’une heure. Véridique ou intox ? C’est ce que nous allons voir dans cet article.

L’origine des 36 questions romantiques

Tout commence dans les années 1990 avec le Dr Arthur Aron, psychologue et enseignant-chercheur à l’université Stony Brook de New York. Dans le cadre de ses recherches, il mène une étude pour déterminer s’il est possible de générer une proximité émotionnelle et une attirance entre deux parfaits inconnus.

Pour cela, il imagine un protocole composé de 36 questions classées par intensité croissante, allant de questions basiques à très intimes. Les participants doivent y répondre par étapes successives, en tandem avec un partenaire qu’ils ne connaissent pas.

À la fin du questionnaire, ils doivent se regarder dans les yeux pendant 4 minutes en silence. Selon Aron, cela suffirait à créer un climat propice au rapprochement.

Plusieurs couples formés lors de cette expérience finissent par se marier dans les mois qui suivent. L’étude fait grand bruit dans le monde scientifique et le concept des « 36 questions pour tomber amoureux » est popularisé.

L’étude à l’origine du phénomène

Intitulée « The Experimental Generation of Interpersonal Closeness » (traduisez : « La création expérimentale de proximité interpersonnelle »), l’étude du Dr Aron est publiée en 1997 dans la revue personality and social psychology bulletin.

Son objectif principal est de déterminer si l’on peut générer une proximité émotionnelle et psychologique entre deux parfaits inconnus en les soumettant à une série de questions de plus en plus intimes.

Pour cela, Aron rassemble des couples de volontaires de sexe opposé qui ne se connaissent pas. Ils sont enfermés dans une pièce pendant 45 minutes durant lesquelles ils doivent répondre aux 36 questions.

La particularité est qu’ils doivent se regarder dans les yeux durant toute la durée de l’expérience. À la fin, on leur demande d’évaluer leur degré d’attirance physique et émotionnelle l’un pour l’autre.

Résultat : un tiers des couples disent ressentir une attraction mutuelle à l’issue du test. Plusieurs d’entre eux finissent même par sortir ensemble dans les mois qui suivent !

Les fameuses 36 questions dans le détail

Voici les 36 questions imaginées par Aron lors de son étude. Elles sont divisées en 3 séries de 12, classées par intensité croissante :

Série 1

  1. Si vous pouviez dîner avec n’importe qui dans le monde, qui choisiriez-vous ?
  2. Aimeriez-vous être célèbre ? De quelle manière ?
  3. Avant un coup de téléphone, répétez-vous à chaque fois ce que vous allez dire ? Pourquoi ?
  4. Comment définiriez-vous une « journée parfaite » ?
  5. Quand avez-vous chanté pour vous-même pour la dernière fois ? Et pour quelqu’un ?
  6. Si vous pouviez vivre jusqu’à 90 ans et garder soit l’esprit soit le corps d’un trentenaire pour les 60 dernières années de votre vie, que choisiriez-vous ?
  7. Avez-vous un pressentiment secret sur la façon dont vous allez mourir ?
  8. Citez trois choses que vous et votre partenaire semblez avoir en commun.
  9. De quoi vous sentez-vous le plus reconnaissant dans votre vie ?
  10. Si vous pouviez changer quelque chose dans la façon dont vous avez été élevé, de quoi s’agirait-il ?
  11. Prenez quatre minutes et racontez l’histoire de votre vie à votre partenaire, avec le plus de détails possible.
  12. Si vous pouviez vous réveiller demain en ayant acquis une qualité ou une compétence, laquelle serait-ce ?

Série 2

  1. Si une boule de cristal pouvait vous révéler la vérité sur vous, votre vie, le futur ou quoi que ce soit d’autre, que voudriez-vous savoir ?
  2. Y a-t-il une chose que vous rêvez de faire depuis longtemps ? Pourquoi ne l’avez-vous pas faite ?
  3. Quel est le plus grand accomplissement de votre vie ?
  4. Quelle est la chose la plus importante pour vous en amitié ?
  5. Quel est votre plus beau souvenir ?
  6. Quel est votre pire souvenir ?
  7. Si vous saviez que vous alliez mourir soudainement dans un an, changeriez-vous quelque chose à votre façon de vivre ? Pourquoi ?
  8. Que signifie l’amitié pour vous ?
  9. Quels rôles jouent l’amour et l’affection dans votre vie ?
  10. Échangez alternativement avec votre partenaire quelque chose que vous considérez être chez lui une caractéristique positive. Partagez-en cinq au total.
  11. Dans quelle mesure votre famille est-elle unie et chaleureuse ? Pensez-vous que votre enfance a été plus heureuse que celle de la plupart des gens ?
  12. Que pensez-vous de votre relation avec votre mère ?

Série 3

  1. Énoncez chacun trois vérités commençant par le mot « nous ». Par exemple, « Nous nous sentons tous les deux dans cette pièce… »
  2. Complétez cette phrase : « J’aimerais avoir quelqu’un avec qui partager… »
  3. Si vous deviez devenir un ami proche de votre partenaire, dites-lui ce qui serait important qu’il ou elle sache.
  4. Dites à votre partenaire ce que vous aimez chez lui ou chez elle ; soyez très honnête cette fois, en disant des choses que vous ne diriez peut-être pas à une personne que vous venez de rencontrer.
  5. Partagez avec votre partenaire un moment embarrassant de votre vie.
  6. Quand avez-vous pleuré devant quelqu’un pour la dernière fois ? Et tout seul ?
  7. Dites à votre partenaire une chose que vous appréciez déjà chez lui ou chez elle.
  8. De quoi ne peut-on pas rire ?
  9. Si vous deviez mourir ce soir sans la possibilité de communiquer avec qui que ce soit, que regretteriez-vous le plus de n’avoir pas dit à quelqu’un ? Pourquoi ne pas le lui avoir dit encore ?
  10. Votre maison, contenant tout ce qui vous appartient, prend feu. Après avoir sauvé vos proches et vos animaux de compagnie, vous avez le temps d’aller récupérer en toute sécurité une seule chose. Laquelle serait-ce ? Pourquoi ?
  11. Parmi tous les membres de votre famille, la mort de qui vous toucherait le plus ? Pourquoi ?
  12. Partagez un problème personnel et demandez à votre partenaire comment il le gérerait. Demandez également à votre partenaire de vous dire comment il pense que vous vous sentez par rapport à ce problème.

Une fois le questionnaire terminé, les participants doivent se regarder dans les yeux sans parler pendant 4 minutes.

Des témoignages édifiants

Si beaucoup restent sceptiques quant à l’efficacité des 36 questions, certains témoignages semblent confirmer que oui, elles peuvent réellement donner un coup de pouce au destin.

Mandy Len Catron, celle qui a remis l’étude au goût du jour

On doit le retour en grâce des questions d’Aron à Mandy Len Catron, une écrivaine new-yorkaise.

En 2015, elle raconte dans le New York Times comment elle a testé le questionnaire avec un quasi-inconnu. Résultat : ils ont fini par tomber amoureux et se fréquenter pendant quelques mois.

Son témoignage, repris par de nombreux médias à travers le monde, redonne soudainement ses lettres de noblesse à l’étude du Dr Aron, quelque peu tombée dans l’oubli.

Kate et Dan : un mariage après l’expérience

Parmi les couples formés lors de l’étude originale d’Aron, Kate et Dan sont les plus emblématiques.

Ne se connaissant absolument pas avant le test, ces deux étudiants ressentent une forte attraction l’un pour l’autre à la fin de l’expérience. Ils commencent à se fréquenter juste après.

Quelques mois plus tard, Dan demande Kate en mariage et ils se disent finalement « oui » en 1998, environ un an après leur rencontre grâce aux 36 questions !

Comment cela fonctionne : l’explication scientifique

Alors, comment un simple questionnaire peut-il déclencher une attirance, voire des sentiments amoureux en si peu de temps ? Explications.

La théorie du « Self-expansion model »

Dans son étude de 1997, le Dr Aron s’appuie sur sa propre théorie, qu’on appelle le « Self-expansion model » (traduisez : « modèle d’expansion du soi »).

Selon lui, l’être humain est naturellement motivé à étendre son « soi », c’est-à-dire sa conception de lui-même et la somme de ses connaissances.

Or quand on tombe amoureux de quelqu’un, cela revient inconsciemment à « étendre son soi » aux caractéristiques et aux connaissances de l’être aimé.

En partageant des éléments personnels de plus en plus intimes avec un parfait inconnu grâce aux 36 questions, on créerait ainsi artificiellement un rapprochement qui mime le processus de « fusion » des sois lors du coup de foudre amoureux.

La vulnérabilité, clé de l’intimité

En plus de cela, le principe du questionnaire repose aussi sur le fait de se montrer vulnérable face à l’autre.

En abordant des sujets de plus en plus personnels et sensibles, et en se livrant sur des souvenirs douloureux ou gênants comme le demande le test, on s’ouvre émotionnellement.

Cette mise à nu psychologique, en créant une forte intimité en peu de temps, favoriserait grandement la naissance de sentiments amoureux d’après Aron.

<hid= »conseils »>36 questions : les conseils pour que ça marche

Faire le test des 36 questions ne suffit évidemment pas en soi à déclencher le coup de foudre à tous les coups. Voici quelques conseils pour optimiser vos chances.

Cibler la bonne personne

On n’arrive jamais à tomber amoureux de n’importe qui par magie, même avec la fameuse liste de questions. Il faut que le « match » soit déjà un minimum présent dès le départ avec votre partenaire.

Idéalement, choisissez quelqu’un que vous connaissez un peu et pour qui vous avez eu au moins un début d’étincelle lors d’une première rencontre.

Prendre son temps

Ne brûlez pas les étapes en voulant absolument finir les 36 questions coûte que coûte. Ce n’est pas une course contre-la-montre !

Laissez vous le temps pour les questions les plus intimes, faites des pauses si besoin… L’essentiel est de préserver le climat de confiance et de vulnérabilité mutuelle.

Parler en face à face

L’idéal est de faire ce test en tête-à-tête, comme lors de l’étude originale. Le contact visuel permanent renforce l’intensité émotionnelle des échanges.

Si ce n’est pas possible, essayez au moins de passer l’appel en visio ou vocal, plutôt que via un chat écrit par exemple.

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